Voici le premier de deux posts que je consacrés à un livre de l’historien Walteur Laqueur que j’ai lu récemment. Il s’agit ici de la traduction d’un article paru en juin dernier dans le National Review Online. Ce n’est pas la seule critique de l’ouvrage qui m’ait parue intéressante – voir par exemple celle qu’en fait ici Theodore Dalrymple – mais c’est sans doute l’une des plus complète. Je posterai ensuite la traduction de certaines pages du livre.
Je profite de l’occasion pour remercier Ajm qui a, comme bien souvent, eu la gentillesse de réviser mes textes. Et qui a eu bien du boulot, je le crains! 😉
Les derniers jours de l’Europe : l’immigration à la racine des problèmes de l’Europe
Par Stanley Kurtz
Traduction: Pistache
L’immigration non maîtrisée peut-elle tuer un continent? Selon Walter Laqueur, elle l’a déjà fait. Laqueur, historien qui a passé sa vie entre l’Amérique et l’Europe, est un érudit et un intellectuel d’envergure internationale. Lorsque le dernier livre d’un ami de l’Europe aussi incontestable, et aussi bien documenté, reprend et développe les thèmes de toute une série de pamphlets américains sur le déclin de l’Europe, cela fait donc l’actualité. Les intellectuels européens pourront-ils refuser de prendre « Les Derniers Jours de l’Europe : épitaphe pour un vieux continent » de Laqueur au sérieux ? La question reste ouverte. Il est toutefois difficile de dédaigner un livre salué par Henry Kissinger et Niall Ferguson. Ce qui est certain, c’est que les Américains, plongés dans leur propre débat sur l’immigration, ne peuvent se permettre d’ignorer cet ouvrage.
Le désastre de l’immigration
En conjonction avec le déclin démographique européen et le multiculturalisme soutenu par un sentiment de culpabilité, affirme Laqueur, l’immigration non maîtrisée a créé une immense population – toujours croissante – de Musulmans non assimilés, hostiles à leur propre pays et déterminés à transformer l’Europe, jusqu’à la rendre méconnaissable, par la combinaison de moyens violents et non violents. Laqueur pose la question : « Pourquoi les pays européens se sont-ils mis dans cette situation? » « C’est, avant tout, », dit-il, « la naïveté qui a permis l’immigration sans discernement des premières décennies. » Dans son examen final de ce qui a mal tourné pour l’Europe, Laqueur distingue en premier l’immigration, parmi d’autres facteurs également importants: « l’immigration non contrôlée n’a pas été la seule raison du déclin de l’Europe. Mais conjuguée aux autres infortunes affectant le continent, elle a mené à une crise profonde; il faudra peut-être un miracle pour sortir l’Europe de ce pétrin. »
Selon la narration de Laqueur, le problème a commencé « lorsque les pays européens ont recruté à l’étranger des ouvriers pour effectuer le travail que les travailleurs européens ne voulaient ou ne pouvaient plus faire. » Seule une moitié des travailleurs invités (et en principe temporaires) qui vinrent en Europe au cours du boom des années 1960 retournèrent chez eux comme prévu. « Les autres restèrent légalement ou illégalement, rejoints dans bien des cas par leur parenté; les gouvernements hôtes rechignèrent à appliquer la loi contre ceux qui l’enfreignaient. » Lorsque le boom de l’Europe prit fin avec le premier choc pétrolier (1973), les gouvernements cessèrent de délivrer des visas de travail. Mais l’immigration se poursuivit. Les familles continuèrent d’affluer légalement, par le biais des lois sur le regroupement familial, et illégalement; un important business se mettait en place: celui des passeurs d’immigrants clandestins.
Puis vint le flot des demandeurs d’asile, envers qui les autorités se montrèrent « assez généreuses, bien que la majorité de ces immigrants, et probablement la grande majorité d’entre eux, ne fussent pas des réfugiés politiques mais des migrants économiques. » [Parmi eux], beaucoup étaient des islamistes, d’autres comptaient établir des groupes criminels, « mais tous les demandeurs d’asile, que leur demande soit fondée ou non, ont été soutenus par un puissant lobby, celui des associations protectrices des Droits de l’Homme et des églises qui apportèrent leur aide, au plan légal et dans d’autres domaines. Elles prétendirent que le refoulement de nouveaux immigrants était scandaleux, constituait une violation des droits humains élémentaires, et que l’indulgence devait prévaloir dans les cas incertains. »
Arrivant en masse, les soi-disant demandeurs d’asile se mirent à détruire leurs papiers, empêchant ainsi leur expulsion par les autorités européennes. Qui plus est, « le contrôle des frontières au sein de l’Europe a été aboli, et l’immigrant parvenant dans un pays européen pouvait donc librement passer de l’un à l’autre. » Laqueur précise que « le nombre de demandeurs d’asile, réels ou frauduleux, commença à décliner après 2002, suite à l’introduction de mesures de vérification plus rigoureuses. » Mais il était déjà trop tard; l’Europe était entrée dans ses « derniers jours ».
Il aurait dû être clair très tôt que l’immigration allait créer de graves problèmes, dit Laqueur. La résistance musulmane à l’assimilation était évidente, tout comme l’étaient les signes avant-coureurs du déclin démographique. Et si cela avait été perçu, il est difficile de croire qu’on n’aurait rien pu y faire. Après tout, dit Laqueur, « des immigrants illégaux qui auraient débarqué au Japon, ou en Chine, ou à Singapour, ou dans pratiquement n’importe quel autre pays auraient été renvoyés dans leurs contrée d’origine en l’espace de quelques jours, voir de quelques heures. » Mais parce que tout ceci a été ignoré, explique Laqueur, nous faisons maintenant face à « la fin de l’Europe en tant qu’acteur majeur dans les affaires mondiales ». Presque du jour au lendemain, poursuit-il, « ce qui avait été considéré comme un problème mineur, relevant du niveau local, est en passe de devenir une question politique majeure, en raison de la résistance croissante de la part des populations indigènes qui n’apprécient guère de devenir étrangères dans leur propres patrie. Peut-être ces gens ont-ils tort de réagir ainsi, mais ils n’ont prit conscience de l’évolution de la situation que depuis peu, et personne ne leur avait demandé leur avis sur la question. »
À quoi ont-ils pensé?
Laqueur revient à plusieurs reprises sur ce manquement des autorités d’Europe, qui n’ont jamais consulté l’opinion publique sur l’immigration. Au lieu de proposer de débattre de ce sujet, les gouvernements et les municipalités ont décidé de leur politique unilatéralement et en silence. L’élite européenne souffrait de sa mauvaise conscience, se remémorant les réfugiés de l’Allemagne nazie qui avaient été refoulés des décennies auparavant. La « crainte omniprésente d’être accusé de racisme » a également joué. Cette combinaison bizarre de multiculturalisme et de mépris total pour l’importance du facteur culturel a creusé un énorme fossé entre les élites d’Europe et le public – un fossé qui ne s’est révélé qu’avec le rejet de la proposition de constitution européenne par la France et les Pays-Bas (en partie sur des questions touchant à l’immigration musulmane et à l’accession de la Turquie à l’Union Européenne). Il y a eu, dit Laqueur, « un retour de manivelle contre ces élites qui voulaient imposer leur politique à une population sans la consulter… Une autre cause importante [de ce rejet] réside dans la réticence à céder la souveraineté nationale à des institutions centralisées, lointaines et anonymes, sur lesquelles les gens n’ont aucune prise. »
Laqueur conclut qu’il est presque impossible, pour un historien, de déterminer exactement à quoi les autorités européennes ont bien pu penser lorsqu’elles ont élaboré les règles migratoires qui sapent aujourd’hui la civilisation occidentale sur les lieux-mêmes de sa naissance. À la question « se sont-ils imaginé qu’une immigration non contrôlée ne causerait aucuns problèmes notables? », Laqueur pense qu’il est impossible de répondre. (Ma supposition est que, comme aujourd’hui en Amérique les partisans de l’immigration qui ne pensent qu’en termes de marché, les leaders européens se sont concentrés sur le besoin immédiat de main d’œuvre et n’ont que peu ou pas réfléchi aux conséquences sociales à long terme. Autrement dit, la plus simple explication au fait que Laqueur ne puisse pas comprendre les réflexions des leaders européens quant aux conséquences culturelles de l’immigration, c’est que ces réflexions n’ont jamais eu lieu).
Mais pourquoi l’immigration de masse a-t-elle constitué un problème pour l’Europe, alors que le besoin de main d’œuvre était (et est) réel, et que des pays débordant aujourd’hui d’énergie comme l’Australie et l’Amérique se sont construits sur l’immigration à grande échelle? Une partie de la réponse réside dans la relative inexpérience de l’Europe en matière d’immigration et d’assimilation. Mais il y a d’autres facteurs en jeu, comme le montre Laqueur en comparant l’immigration musulmane d’après-guerre avec l’afflux d’immigrants juifs en Europe et aux USA au début du vingtième siècle.
L’importance de la culture
À cette époque, les juifs arrivaient en Europe de l’Ouest par dizaines de milliers et non par millions. Ils déployèrent de grands efforts pour s’intégrer, cherchant surtout à assurer une bonne éducation à leurs enfants, à n’importe quel prix ou presque. Il n’y avait pas d’État-providence en ce temps-là – pas d’assistants sociaux, pas de logements subventionnés, pas de remboursement des frais médicaux et pas de sécurité sociale. A l’époque, c’était « marche ou crève »; aujourd’hui, l’État-providence a supprimé cette puissante motivation de la réussite, ce ciment de l’intégration sociale. Lorsqu’ils arrivèrent en Grande-Bretagne, raconte Laqueur, bon nombre de Bangladais se montrèrent réticents à accepter l’aide du gouvernement, considérant les prestations sociales comme déshonorantes et contraires à l’islam. Ce sont les conseils des assistants sociaux qui ont réussi à faire de la dépendance aux allocations sociales un véritable mode de vie pour ces migrants bangladais.
Cela ne veut pas dire que Laqueur ne tienne pas compte de l’influence de la culture musulmane dans l’échec de l’intégration – loin de là. « Les Derniers Jours de l’Europe » est loué pour son ton mesuré, qui contraste, par exemple, avec l’art de la polémique cinglante (et efficace, émaillée d’humour caustique) dont fait preuve Mark Steyn dans « America Alone ». C’est vrai, jusqu’à un certain point. S’il y a une seule plaisanterie dans « Les Derniers Jours de l’Europe », je l’ai manquée. Mais Laqueur ne fait aucune concession au politiquement correct et il ne mâche pas ses mots. Par exemple, sa critique extensive de « l’islamophobie » comme « raison » de l’échec de l’intégration musulmane est accablante. Laqueur n’hésite pas à affirmer que le problème fondamental de l’assimilation des Musulmans est culturel – qu’il est enraciné dans l’islam traditionnel, et dans l’étrange mélange de mœurs islamiques et de « culture de la rue » qui influence à l’heure actuelle les jeunes rebelles musulmans d’Europe.
Loin de prendre ses distances avec les critiques conservateurs européens, Laqueur leur donne l’accolade en évoquant des auteurs tels que Theodore Dalrymple ou Gerard Alexander, du Weekly Standard. Laqueur soutient même que le qualificatif « barbare » peut être adéquatement appliqué aux actes de certaines jeunes crapules musulmanes. Il prend aussi au sérieux la possibilité d’une révolution islamique violente en Europe. Le ton de Laqueur est peut-être calme, mais ce qu’il dit est explosif – et tout à fait cohérent avec la longue série d’ouvrages « conservateurs » consacrés au déclin de l’Europe.
« Les Derniers Jours de l’Europe » traite de [l’importance] de la culture. Laqueur rejette l’aveuglement culturel des élites économiques qui ne considèrent l’immigration qu’en termes de marché. Il rejette le racisme et la xénophobie comme raisons de l’échec de l’intégration musulmane, et propose une explication culturelle. Il rejette les explications économiques du déclin européen lui-même, insistant plutôt sur le fait que l’érosion de la résistance des familles, le relativisme, et un manque de confiance dans l’avenir sont à la base des problèmes de l’Europe (à ce sujet, Laqueur mentionne ouvertement Gibbon).
Illusions
Laqueur a la certitude que les Européens (et leurs admirateurs de la gauche américaine) se sont bercés d’illusions. Il embroche sans pitié toute une série de livres américains récents qui présentent l’Europe comme une superpuissance mondiale « douce », une « soft power » émergeante, un continent que son exemplaire combinaison de bienveillance et de justice destinerait à montrer la voie au monde. L’idée que les régimes implacables qui existent de par le monde en viennent – par la seule force de l’inspiration – à émuler le droit européen est gentiment tournée en dérision par Laqueur. Le fascinant chapitre consacré à la Russie est un véritable traité sur les vains espoirs de l’universalisme de la démocratie et du marché, et ainsi également une étude de l’indocilité des cultures.
Le déclin désastreux et halluciné de l’Europe est si manifeste aux yeux de Laqueur qu’il dévoue une énergie considérable à s’interroger: comment quiconque a donc pu ne serait-ce que prendre au sérieux le triomphe mondial de la « puissance douce » européenne? En lisant Laqueur, il est dur de ne pas remarquer les similitudes entre l’utopie gauchiste d’un monde pacifiste et respectueux des règles et la propre confiance excessive de l’administration Bush dans le pouvoir du modèle démocratique. À la volonté de l’administration Bush d’utiliser la force militaire, on oppose généralement l’aversion de la gauche européenne (et américaine) envers son utilisation, et sa préférence pour les méthodes douces. Les deux attitudes sont pourtant moins contradictoires qu’il n’y paraît.
Il est vrai que la stratégie du président nécessitait l’usage de la force militaire pour implanter la démocratie au cœur du monde musulman. Mais on voulait aussi éviter d’imposer une lourde « marque militaire » en Irak, ou d’avoir recours à des actions militaires contre d’autres puissances, en permettant à l’attrait présumé universel de la démocratie d’agir et de se répandre spontanément à la fois en Irak et dans la région. La gauche occidentale adhère à une utopie de la contagion démocratique qui n’est pas très différente. Si l’administration Bush a inconsidérément compté sur l’effet d’entraînement des élections en Irak, le fantasme d’une « superpuissance douce » repose lui sur l’hypothétique effet d’entraînement de choix politiques comme l’abolition de la peine de mort ou le respect des décisions de la CPI.
Comme beaucoup d’autres, Laqueur voit les causes profondes de la chute de l’Europe dans son relativisme, son multiculturalisme et – pour être franc – dans son simple manque de confiance en ses valeurs. L’essai de Laqueur pourrait pourtant servir à défendre la thèse opposée: sous toute cette culpabilité, toute cette déférence culturelle, on trouve une assurance démesurée et injustifiée. La croyance délirante de l’Europe en sa capacité de mener le monde sans user de la force, par sa seule intégrité exemplaire, repose sur une conviction de sa propre supériorité morale qui est profondément « ethnocentrique ».
C’est cette assurance qui aide à comprendre pourquoi les élites européennes n’ont pas tenu compte du défi culturel que représente l’immigration. Dans la maigre mesure où ils ont bien voulu se pencher sur le problème, le postulat implicite était que la supériorité du modernisme libéral serait vue, reconnue, et par conséquent finalement adoptée par les immigrants musulmans. Il s’avère donc que le vieil « évolutionnisme social » européen – cette idée que les « nations barbares » du monde adopteraient tôt ou tard les us supérieurs de l’Occident – n’a jamais vraiment disparu. De nos jours cependant, au lieu d’inspirer le [sens du] sacrifice et de justifier la force expansionniste, l’évolutionnisme social prévient l’un et l’autre; c’est une idéologie de supériorité, sans coût réel, sans effort conséquent – une supériorité culturelle limitée à sa simple expression.
L’Occident ferait mieux de retrouver confiance en ses propres valeurs, tout en reconnaissant qu’il s’agit bien de ses valeurs à elle – et qu’il est donc improbable qu’elles soient spontanément adoptées par d’autres. C’est une faiblesse typique de la démocratie libérale que de lui présumer un attrait universel et de négliger les conditions culturelles préalables à son épanouissement. Or l’Occident importe aujourd’hui des populations dénuées des attributs culturels permettant l’instauration de la démocratie et du capitalisme. Et c’est pourquoi la question de l’immigration pourrait bien ébranler la naïveté culturelle typique des démocraties, voire détruire la démocratie.
Le débat américain
Tandis que la crise engendrée par l’immigration progresse en Europe, l’Amérique entame son propre débat sur le sujet. Les ressemblances avec l’histoire européenne soulignées par Laqueur sont évidentes: travaux dédaignés par les indigènes, migration légale et illégale effrénée, échec dans l’application de la loi – surtout après le franchissement des frontières –, abus des dispositions liées au regroupement familial, indignation mélodramatique des associations de défense des droits de l’homme, accusations de racisme et de xénophobie sans fondement mais paralysantes, et simple inconscience des élites du gouvernement et du monde des affaires quant aux conséquences sociales et culturelles à long terme d’une immigration non maîtrisée. Même la réaction du public, scandalisé d’être écarté des prises de décision sur la question de l’immigration, trouve son parallèle en Amérique, avec la tentative d’imposer un gigantesque projet de loi au Congrès en quelques jours seulement, quasiment sans débat – et avec l’indignation populaire qui s’en est suivie.
Mais quelles sont les différences entre les expériences américaines et européennes de l’immigration? L’immigration en Amérique est essentiellement hispanique. Si la culture importe, alors les immigrants mexicains doivent être considérés comme culturellement plus proches des Américains que les Musulmans ne le sont des Européens. C’est assez vrai, mais c’est une réponse trop simpliste.
Pour commencer, l’immigration musulmane n’est pas une question dénuée d’intérêt, même en Amérique, comme l’ont montré les complots terroristes visant Fort Dix et l’aéroport JFK [cf. article « Look to Europe »]. D’autre part, les immigrants mexicains reproduisent aux États-Unis certains des problèmes des immigrants musulmans en Europe. Les migrations en chaîne, par le regroupement familial, peuvent transférer des familles élargies, voire des villages entiers, du Mexique aux États-Unis, et cela constitue de sérieux obstacles à l’assimilation [cf. article « Chain, chain, chain »]. Les problèmes des familles mexicaines ayant immigré aux États-Unis sont très différents des problèmes rencontrés par les clans d’immigrants musulmans en Europe, mais ils sont de bien des façons tout aussi sévères, comme l’a montré Heather MacDonald dans son remarquable article « Hispanic Family Values? ».
Cauchemar
En me concentrant sur l’immigration, j’ai quelque peu négligé l’analyse des perspectives de l’Europe que propose Laqueur à la fin de son livre – analyse à la fois audacieuse, subtile, optimiste, incisive et absolument terrifiante [*]. Il ne faudrait pas manquer cette apogée glaciale des « Derniers Jours de l’Europe ». Mais l’effroyable destin de l’Europe est précisément ce que nous devons éviter. L’Amérique n’est pas encore dans la situation désespérée de l’Europe, et ce serait pure folie pour les États-Unis de répéter les erreurs mortelles de l’Europe en matière d’immigration – au moment même où le fourvoiement tragique du vieux continent apparaît dans toute son ampleur.
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[*] C’est un passage de cette analyse en question qui fait l’objet du deuxième post consacré à ce livre.
August 12, 2007 at 12:42 pm
Les derniers jours de l’Europe « blanche » : l’immigration n’est pas a la racine des problèmes de l’Europe mais la dévirilisation et donc la dénatalité des “blancs” en est la vraie racine. La NATURE comble heureusement ce vide par l’immigration. Il ne faut pas confondre les causes avec les effets…
Anne + Mouloud
August 12, 2007 at 12:58 pm
Visiblement, Anne, vous n’avez pas (bien) lu l’article. La dénatalité et la dévirilisation (si l’on comprend par là, crûment, “manquer de couilles pour affirmer ses valeurs”) sont bien parmi les racines des problèmes. Et Laqueur ne dit pas autre chose.
Que la “nature” comble “heureusement” ce vide par l’immigration: c’est votre vision des choses. La “nature”, pour moi, c’est plutôt qu’un animal défende son territoire contre les autres, et non qu’il le leur offre en s’excusant d’y être encore; “heureusement”? Un peu de haine de soi, Anne? Ou juste l’expression du sentiment qu’il est meilleur qu’un territoire ne se dépeuple pas? C’est un rien paradoxal, à l’heure où la doxa semble être que l’homme soit un animal “écologiquement nuisible”… peu importe.
Maintenant, là où l’immigration (essentiellement musulmane) pose le plus grand problème, c’est dans son ampleur et dans son attitude: elle ne vient pas (ou plus) pour s’intégrer, mais pour s’imposer. Imposer ses valeurs et ses moeurs, tout en tirant de pays encore prospères des ressources plus difficiles à obtenir chez elle. Ce n’est plus très loin de ce que l’on nomme “colonisation”. “Colonisation” tellement honnie, justement, par les défenseurs de l’immigration ouverte… Paradoxe et folie, encore et toujours!
Parce que ce n’est pas la “fin de l’Europe “blanche”” qui pose vraiment question: mais la possible fin de la civilisation occidentale en Europe. Si pour vous, tout est très bien ainsi, et bien…
Lien
August 12, 2007 at 1:53 pm
[…] Les Derniers Jours de l’Europe: épitaphe pour un vieux continent », dont j’ai posté une critique extensive […]
August 12, 2007 at 5:34 pm
Si les blancs avaient “des couilles”, ils ne nous auraient pas imposé au second tour des presidentielles LE choix entre 2 cocus qui faisaient et font d’ailleurs toujours les titres des magazines people.
Ce n’est plus un probleme de territoire ni de civilisation occidentale mais de simple survie de la FAMILLE comme heureuseument chez les musulmans qui n’ont pas ( encore ) perdus les vrais valeurs et moeurs de masculinité et feminité …
Anne + Miloud
August 12, 2007 at 6:25 pm
A propos de civilisation occidentale:
http://www.abacom.com/~pascal50/lespapes.html#homo
August 12, 2007 at 6:57 pm
OK, Anne, je crois que nous sommes bien dans un des cas que j’avais envisagé: haine de soi et (au mieux) ignorance flagrante. Les “vraies valeurs de masculinité et féminité” chez les Musulmans, c’est dans le verset 4:34???
Et pour votre lien… Je ne suis pas bien sûre de vous comprendre:
* ou bien vous déplorez – comme l’auteur de la page en question -les persécutions dont l’Eglise a pu se rendre coupable envers les homosexuels, et son hypocrisie, quand certains pontifes ont eux-même été.
… cependant, ça cadre pas très bien avec vos louanges des “vraies valeurs de masculinité et féminité” musulmanes: ou alors, vous ne connaissez pas le traitement préconisé par ces “vraies valeurs” aux homos
* ou bien – ça cadre mieux – vous êtes homophobe et ça vous emmerde que des papes aient pu être homo?
Que cela ait été en contradiction avec le dogme qu’ils étaient censés défendre, c’est un fait. Cela ne me fait ni chaud ni froid cependant – c’est leur conscience ou leur âme qui en a peut-être fait les frais, et cela ne remet pas franchement en cause la valeur des textes chrétiens (que j’apprécie sans me sentir vraiment chrétienne, ou plutôt seulement de culture…)
Remarquez, 10 papes sur quelques centaines, excusez, mais c’est peu, non?? Tant qu’on est à établir une comptabilité scabreuse, je serai curieuse de savoir quelle proportion l’on pourrait retrouver chez les “commandeurs des croyants”… Sans oublier de rappeler les propos pour le moins troublant des éphèbes coraniques “pareils à des perles cachées” supposés être à la disposition des musulmans au Paradis…
Enfin, si votre lien est censé montrer pourquoi la civilisation occidentale part en sucettes, je dois dire que cela m’amuse beaucoup, en fait: la liste s’étale du X° au XV° siècle, recouvrant l’époque de la Reconquista et des Croisades; celle de la constitution des nations, de l’érection des cathédrales, de la fondation des ordres monastiques, des débuts de la littérature profane, des “grandes découvertes”, etc etc: ce n’est pas franchement ce que j’appellerai le début de la décadence de l’Occident. Au contraire.
August 12, 2007 at 7:32 pm
C’est la démographie, andouille!
Pour parer à l’effondrement, les nations européennes devront accueillir des immigrés à un rythme qu’aucune société stable n’a jamais expérimenté
Nombreux rapports officiels sur le sujet ; voir par exemple celui publié par l’ONU en 2000, « Les Migrations de remplacement : Solution au déclin et au vieillissement des populations ? » (Résumé francophone ici). Selon les chiffres de ce document, pour que l’Europe des Douze maintienne sa population d’ici 2050, il faudrait qu’elle accueille 47 millions d’immigrants (soit 950.000/an) ; pour maintenir sa population active (tranche d’âge 15-64 ans), 79 millions d’immigrants (1.6 million/an) ; et pour maintenir la proportion actuelle entre population active et inactive, … 674 millions (13.5 millions/an) !!!
https://insoumission.wordpress.com/2006/07/16/4/
August 12, 2007 at 8:53 pm
Annaloud ben kaffir ben dihimi, encore une de ces personnes haïssant les valeurs qui l’ont engendrée…
Le problème n’est pas uniquement une question de religion (quoique, une religion “d’amour” prônant la destruction de son prochain, son extermination et la mise en esclavage de son prochain…la seule religion insultant celle des autres dans le texte, d’ailleurs…) mais doit avant tout être observée d’un point de vue culturel et de l’acceptation d’une société ou la responsabilité individuelle est mise bien à mal. Comme vos posts le suggèrent si bien, les pires ne sont pas les autres mais bien certains de nous. On n’a pas besoin d’ennemis avec des amis comme cela.
(tiens, Mouloud se transforme en Miloud, y’en a qui apprennent bien leurs leçons!)
August 12, 2007 at 9:11 pm
Merci Pistache pour encore une fois une traduction nécessaire…en tant que fils de musulmans vivant en Europe et devenu au fil du temps occidental…je dirai que le véritable problème de l’Europe, et l’article en parle un petit peu, c’est le fait qu’elle ne s’aime plus. Jusqu’à dernièrement il était très rare d’entendre une personnalité politique défendre les valeurs qui ont fait l’Europe.
Il semble que le vent ait soufflé. Mais il faudra bien plus pour convaincre du fait, que oui on peut être né dans un pays musulman, de parents musulmans, et devenir au fil du temps un séide du monde occidental. Comment? Simplement en démontrant arguments à l’appui l’apport de l’occident à la Civilisation.
Ses réussites flagrantes : libertés individuelles, débats libres résolus sans violence, égalité en droit des hommes et femmes, progrès économiques et sociaux….
Et en ayant une éducation tournée vers l’avenir, vers le respect du pays hôte, de ses valeurs, de ses traditions, de sa culture…
Enfin il est certain que l’Etat providence poussé à l’extrême peut être un frein à l’envie de réussir et donc de devenir, de facto, occidental…
Si je connais beaucoup de “de souche” qui se convertissent à l’islam c’est qu’ils n’ont plus FOI en la liberté, une des notions qui ont fait l’occident…
on pourrait résumer l’échec de l’intégration en Europe par cette simple phrase : comment aimer une civilisation qui se déteste?
August 12, 2007 at 9:58 pm
Anne,
Merci de me retourner un de mes propres textes comme “argument” (de quoi, au fait?), mais… je crois que j’en ai fini avec vous.
‘Pas besoin de vos copiés-collés de l’Ancien Testament ou des épitres de St Paul pour savoir que la misogynie existe aussi dans la Bible. A un gros détail près: je ne suis pas moi-même croyante, mais pour tous les chrétiens de ma connaissance, la parole du Christ est bien plus importante que les autres; lui n’a pas recommandé de battre sa femme… entre autres saloperies que le “prophète” de l’islam a enseignées.
‘Pas besoin non plus de me faire du “chiage à pouf'” psy: je ne suis pas la seule, semble-t-il, à avoir constaté que vous aviez un problème. Si vous trouvez à mieux le soigner dans les “valeurs” de l’islam, si la “fin de l’Europe blanche” vous excite, tant mieux pour vous – pour l’instant, les tendances semblent être de nature à vous rendre heureuse. Mais plus besoin de perdre votre temps ici.
August 12, 2007 at 10:02 pm
Jugurta: un tout grand merci pour ton commentaire. Ta phrase finale résume en effet beaucoup de choses; il y a, en plus, l’évident cercle vicieux: cette civilisation qui se déteste n’apprend plus grand chose à ses jeunes qui lui permettraient de l’apprécier…
August 13, 2007 at 1:26 pm
“cette civilisation qui se déteste n’apprend plus grand chose à ses jeunes qui lui permettraient de l’apprécier…”
Tout à fait Pistache, c’est déjà un bon point de départ. L’éducation et l’instruction d’une civilisation qui doit, certes comprendre ses erreurs mais qui doit être aussi fière de ses réussites.
Dans la traduction que tu fais d’une partie de cet ouvrage, l’auteur indique l’importance de l’éducation. Il est vrai que nous fils de musulmans avons eu une éducation stricte. Aussi le fait d’avoir des professeurs non autoritaire peux, si nous nous laissons aller à la facilité, être un élément d’anti-éducation.
Au lieu d’apprendre on préfèrera “foutre le bordel” en classe. C’est ce que j’ai vu durant mes années collège. Si derechef les professeurs encenssent les autres civilisations et avilissent l’Occident, coupable de tous les amux, alors on court à la catastrophe, c’est ce qui se passe je crois dans nos banlieues aujourd’hui.
Je crois vraiment qu’il faut donner un idéal. Si je suis devenu occidental c’est que l’on m’a convaincu de la force de la liberté. Les sociétés les plus avancées sont les sociétés les plus libres.
Enfin, devenir occidental ne veut pas dire que l’on ait mis de côté ses racines méditerranéennes, berbères et musulmanes, bien au contraire. On les a juste agrégées à la liberté, à l’égalité homme femme, à la séparation du temporel et du spirituel, au débat libre, aux conflits résolus sans violence…
ps: j’avais tenté il y a plus de deux ans de comprendre comment on puisse faire de sa mort un acte médiatisé par le grâce d’Allah le très miséricordieux :
http://jugurta.canalblog.com/archives/2005/02/13/316049.html
August 14, 2007 at 5:59 pm
Merci Pistache pour cete traduction et pour toute la peine que vous prenez pour nous tenir informés.
Je vous reviens très bientôt avec ma synthèse du controverse n° 5 sur le gramscisme, qui jettera une lumière encore plus crue sur cet excellent article, et complètera les zones d’ombres qui restent encore.
A bientôt.
August 21, 2007 at 1:40 pm
Pistache,
Merci pour votre travail de traduction. Je dois avouer que j’y trouve un grand nombre d’informations pour mes articles. Vous faites tout cela avec humilité et efficacité.
Quant à Anne, ne perdez pas d’énergie avec elle, elle est atteinte de ce que je nomme “sida mental” inoculé par les médias et les élites européennes. Sa haine à l’égard de ses origines (elle insulte toute sa famille et ses descendants en agissant ainsi) n’est en fait que le reflet de sa propre m médiocrité et son incapacité à exister par elle-même. Elle suit le troupeau pour éviter tout ostracisme social et fait preuve de zèle comme le faisait la milice sous vichy. Elle a intégré un discours fabriqué venu de l’extérieur, incapable de réfléchir par elle-même, sa vanité qui n’a d’égal que son aveuglement malsain (il faut bien appeler un chat un chat quand on voit certains couples dans les rues de paris : c’est la rencontre entre les pulsions malsaines et le manque de discernement nés d’une acculturation volontairement établie par les élites et les médias) la pousse à ne pas assumer le fait qu’elle collabore et nous a trahi. Je vous avais déjà envoyé un post concernant une étude à faire sur les mariages mixtes et le nombre de filles “blanches” que cela concerne. Vous verrez que nos élites bien pensantes ont perçu là ou le bas blessait. Nous sommes trahis par les nôtres et Anne illustre cet état de fait. Mais vous êtes là pour illustrer qu’il existe des exceptions. Je ne saurai vous encourager à continuer vos travaux, un site comme le vôtre donne envie de l’étayer et non d’en créer un à soi… Il y aurait tellement à gagner que de regrouper sous une même bannière les sites les plus pertinents et comble de l’ironie organiser des assises financées sur les fonds européens…
August 30, 2007 at 12:45 pm
Pistache et Jugurta,
Au sujet de l’éducation : http://www.libertyvox.com/article.php?id=268
Edifiant !
Encore bravo Pistache.
September 7, 2007 at 3:28 pm
Un conseil : relisez les textes effrayés de ceux qui avaient peur du communisme dans les années 70 et même 80… L’islam est un système de croyances archaïques, incohérentes, inadaptées au monde contemporain et à la science actuelle. L’Islam va évoluer comme le catholicisme romain vers des formes adoucies et acceptables, avant de disparaître par manque total de crédibilité. Une poignée de fanatiques restera. Relisez des catéchismes des années 50, leur fermeture, leur étroitesse d’esprit, leurs prétentions… et regardez ce que c’est devenu. Si vous avez des enfants, ne prenez pas au 1er degré leurs provocations d’adolescents !
April 20, 2008 at 4:34 pm
[…] petit ouvrage de Mark Steyn – notamment ici (traduction d’une interview de l’auteur), ici (mentionné dans la critique d’un livre de W. Laqueur, “Les Derniers Jours de l’Europe”) et enfin ici (traduction d’un article […]
January 23, 2009 at 10:43 pm
Article très intéressant et qui présente un livre qui l’est tout autant.
Habitant à Nice je tiens simplement à préciser les récents débordements issus de la communauté musulmane.
2009 s’avère être le cocktail parfait pour l’éclatement d’une guerre de religions, et notamment en mêlant violences au Proche-Orient, crise économique/sociale et culturelle.
Nice en tout cas ne se rendra pas sans combattre
J’espère me tromper mais je pense qu’il est bientôt l’heure…
Pauvre Gavle…
January 24, 2009 at 1:58 am
Merci Giovanni.
Je partage votre sentiment – et votre crainte – que les années, voire les mois à venir, risquent de s’avérer “intéressants”, dirons-nous…
Bien à vous,
Pistache.
March 30, 2011 at 4:15 pm
Le problème réside aussi dans ce cancer (et le mot n’est pas trop fort), qu’est la féminisation de la société, qui va elle même de paire avec la destruction de la famille, donc des valeurs européennes…