Voici le premier de deux posts que je consacrés à un livre de l’historien Walteur Laqueur que j’ai lu récemment. Il s’agit ici de la traduction d’un article paru en juin dernier dans le National Review Online. Ce n’est pas la seule critique de l’ouvrage qui m’ait parue intéressante – voir par exemple celle qu’en fait ici Theodore Dalrymple – mais c’est sans doute l’une des plus complète. Je posterai ensuite la traduction de certaines pages du livre.

Je profite de l’occasion pour remercier Ajm qui a, comme bien souvent, eu la gentillesse de réviser mes textes. Et qui a eu bien du boulot, je le crains! 😉

Les derniers jours de l’Europe : l’immigration à la racine des problèmes de l’Europe
Par Stanley Kurtz
Traduction: Pistache

L’immigration non maîtrisée peut-elle tuer un continent? Selon Walter Laqueur, elle l’a déjà fait. Laqueur, historien qui a passé sa vie entre l’Amérique et l’Europe, est un érudit et un intellectuel d’envergure internationale. Lorsque le dernier livre d’un ami de l’Europe aussi incontestable, et aussi bien documenté, reprend et développe les thèmes de toute une série de pamphlets américains sur le déclin de l’Europe, cela fait donc l’actualité. Les intellectuels européens pourront-ils refuser de prendre « Les Derniers Jours de l’Europe : épitaphe pour un vieux continent » de Laqueur au sérieux ? La question reste ouverte. Il est toutefois difficile de dédaigner un livre salué par Henry Kissinger et Niall Ferguson. Ce qui est certain, c’est que les Américains, plongés dans leur propre débat sur l’immigration, ne peuvent se permettre d’ignorer cet ouvrage.

 

Le désastre de l’immigration

En conjonction avec le déclin démographique européen et le multiculturalisme soutenu par un sentiment de culpabilité, affirme Laqueur, l’immigration non maîtrisée a créé une immense population – toujours croissante – de Musulmans non assimilés, hostiles à leur propre pays et déterminés à transformer l’Europe, jusqu’à la rendre méconnaissable, par la combinaison de moyens violents et non violents. Laqueur pose la question : « Pourquoi les pays européens se sont-ils mis dans cette situation? » « C’est, avant tout, », dit-il, « la naïveté qui a permis l’immigration sans discernement des premières décennies. » Dans son examen final de ce qui a mal tourné pour l’Europe, Laqueur distingue en premier l’immigration, parmi d’autres facteurs également importants: « l’immigration non contrôlée n’a pas été la seule raison du déclin de l’Europe. Mais conjuguée aux autres infortunes affectant le continent, elle a mené à une crise profonde; il faudra peut-être un miracle pour sortir l’Europe de ce pétrin. »

Selon la narration de Laqueur, le problème a commencé « lorsque les pays européens ont recruté à l’étranger des ouvriers pour effectuer le travail que les travailleurs européens ne voulaient ou ne pouvaient plus faire. » Seule une moitié des travailleurs invités (et en principe temporaires) qui vinrent en Europe au cours du boom des années 1960 retournèrent chez eux comme prévu. « Les autres restèrent légalement ou illégalement, rejoints dans bien des cas par leur parenté; les gouvernements hôtes rechignèrent à appliquer la loi contre ceux qui l’enfreignaient. » Lorsque le boom de l’Europe prit fin avec le premier choc pétrolier (1973), les gouvernements cessèrent de délivrer des visas de travail. Mais l’immigration se poursuivit. Les familles continuèrent d’affluer légalement, par le biais des lois sur le regroupement familial, et illégalement; un important business se mettait en place: celui des passeurs d’immigrants clandestins.

Puis vint le flot des demandeurs d’asile, envers qui les autorités se montrèrent « assez généreuses, bien que la majorité de ces immigrants, et probablement la grande majorité d’entre eux, ne fussent pas des réfugiés politiques mais des migrants économiques. » [Parmi eux], beaucoup étaient des islamistes, d’autres comptaient établir des groupes criminels, « mais tous les demandeurs d’asile, que leur demande soit fondée ou non, ont été soutenus par un puissant lobby, celui des associations protectrices des Droits de l’Homme et des églises qui apportèrent leur aide, au plan légal et dans d’autres domaines. Elles prétendirent que le refoulement de nouveaux immigrants était scandaleux, constituait une violation des droits humains élémentaires, et que l’indulgence devait prévaloir dans les cas incertains. »

Arrivant en masse, les soi-disant demandeurs d’asile se mirent à détruire leurs papiers, empêchant ainsi leur expulsion par les autorités européennes. Qui plus est, « le contrôle des frontières au sein de l’Europe a été aboli, et l’immigrant parvenant dans un pays européen pouvait donc librement passer de l’un à l’autre. » Laqueur précise que « le nombre de demandeurs d’asile, réels ou frauduleux, commença à décliner après 2002, suite à l’introduction de mesures de vérification plus rigoureuses. » Mais il était déjà trop tard; l’Europe était entrée dans ses « derniers jours ».

Il aurait dû être clair très tôt que l’immigration allait créer de graves problèmes, dit Laqueur. La résistance musulmane à l’assimilation était évidente, tout comme l’étaient les signes avant-coureurs du déclin démographique. Et si cela avait été perçu, il est difficile de croire qu’on n’aurait rien pu y faire. Après tout, dit Laqueur, « des immigrants illégaux qui auraient débarqué au Japon, ou en Chine, ou à Singapour, ou dans pratiquement n’importe quel autre pays auraient été renvoyés dans leurs contrée d’origine en l’espace de quelques jours, voir de quelques heures. » Mais parce que tout ceci a été ignoré, explique Laqueur, nous faisons maintenant face à « la fin de l’Europe en tant qu’acteur majeur dans les affaires mondiales ». Presque du jour au lendemain, poursuit-il, « ce qui avait été considéré comme un problème mineur, relevant du niveau local, est en passe de devenir une question politique majeure, en raison de la résistance croissante de la part des populations indigènes qui n’apprécient guère de devenir étrangères dans leur propres patrie. Peut-être ces gens ont-ils tort de réagir ainsi, mais ils n’ont prit conscience de l’évolution de la situation que depuis peu, et personne ne leur avait demandé leur avis sur la question. »

 

À quoi ont-ils pensé?

Laqueur revient à plusieurs reprises sur ce manquement des autorités d’Europe, qui n’ont jamais consulté l’opinion publique sur l’immigration. Au lieu de proposer de débattre de ce sujet, les gouvernements et les municipalités ont décidé de leur politique unilatéralement et en silence. L’élite européenne souffrait de sa mauvaise conscience, se remémorant les réfugiés de l’Allemagne nazie qui avaient été refoulés des décennies auparavant. La « crainte omniprésente d’être accusé de racisme » a également joué. Cette combinaison bizarre de multiculturalisme et de mépris total pour l’importance du facteur culturel a creusé un énorme fossé entre les élites d’Europe et le public – un fossé qui ne s’est révélé qu’avec le rejet de la proposition de constitution européenne par la France et les Pays-Bas (en partie sur des questions touchant à l’immigration musulmane et à l’accession de la Turquie à l’Union Européenne). Il y a eu, dit Laqueur, « un retour de manivelle contre ces élites qui voulaient imposer leur politique à une population sans la consulter… Une autre cause importante [de ce rejet] réside dans la réticence à céder la souveraineté nationale à des institutions centralisées, lointaines et anonymes, sur lesquelles les gens n’ont aucune prise. »

Laqueur conclut qu’il est presque impossible, pour un historien, de déterminer exactement à quoi les autorités européennes ont bien pu penser lorsqu’elles ont élaboré les règles migratoires qui sapent aujourd’hui la civilisation occidentale sur les lieux-mêmes de sa naissance. À la question « se sont-ils imaginé qu’une immigration non contrôlée ne causerait aucuns problèmes notables? », Laqueur pense qu’il est impossible de répondre. (Ma supposition est que, comme aujourd’hui en Amérique les partisans de l’immigration qui ne pensent qu’en termes de marché, les leaders européens se sont concentrés sur le besoin immédiat de main d’œuvre et n’ont que peu ou pas réfléchi aux conséquences sociales à long terme. Autrement dit, la plus simple explication au fait que Laqueur ne puisse pas comprendre les réflexions des leaders européens quant aux conséquences culturelles de l’immigration, c’est que ces réflexions n’ont jamais eu lieu).

Mais pourquoi l’immigration de masse a-t-elle constitué un problème pour l’Europe, alors que le besoin de main d’œuvre était (et est) réel, et que des pays débordant aujourd’hui d’énergie comme l’Australie et l’Amérique se sont construits sur l’immigration à grande échelle? Une partie de la réponse réside dans la relative inexpérience de l’Europe en matière d’immigration et d’assimilation. Mais il y a d’autres facteurs en jeu, comme le montre Laqueur en comparant l’immigration musulmane d’après-guerre avec l’afflux d’immigrants juifs en Europe et aux USA au début du vingtième siècle.

 

L’importance de la culture

À cette époque, les juifs arrivaient en Europe de l’Ouest par dizaines de milliers et non par millions. Ils déployèrent de grands efforts pour s’intégrer, cherchant surtout à assurer une bonne éducation à leurs enfants, à n’importe quel prix ou presque. Il n’y avait pas d’État-providence en ce temps-là – pas d’assistants sociaux, pas de logements subventionnés, pas de remboursement des frais médicaux et pas de sécurité sociale. A l’époque, c’était « marche ou crève »; aujourd’hui, l’État-providence a supprimé cette puissante motivation de la réussite, ce ciment de l’intégration sociale. Lorsqu’ils arrivèrent en Grande-Bretagne, raconte Laqueur, bon nombre de Bangladais se montrèrent réticents à accepter l’aide du gouvernement, considérant les prestations sociales comme déshonorantes et contraires à l’islam. Ce sont les conseils des assistants sociaux qui ont réussi à faire de la dépendance aux allocations sociales un véritable mode de vie pour ces migrants bangladais.

Cela ne veut pas dire que Laqueur ne tienne pas compte de l’influence de la culture musulmane dans l’échec de l’intégration – loin de là. « Les Derniers Jours de l’Europe » est loué pour son ton mesuré, qui contraste, par exemple, avec l’art de la polémique cinglante (et efficace, émaillée d’humour caustique) dont fait preuve Mark Steyn dans « America Alone ». C’est vrai, jusqu’à un certain point. S’il y a une seule plaisanterie dans « Les Derniers Jours de l’Europe », je l’ai manquée. Mais Laqueur ne fait aucune concession au politiquement correct et il ne mâche pas ses mots. Par exemple, sa critique extensive de « l’islamophobie » comme « raison » de l’échec de l’intégration musulmane est accablante. Laqueur n’hésite pas à affirmer que le problème fondamental de l’assimilation des Musulmans est culturel – qu’il est enraciné dans l’islam traditionnel, et dans l’étrange mélange de mœurs islamiques et de « culture de la rue » qui influence à l’heure actuelle les jeunes rebelles musulmans d’Europe.

Loin de prendre ses distances avec les critiques conservateurs européens, Laqueur leur donne l’accolade en évoquant des auteurs tels que Theodore Dalrymple ou Gerard Alexander, du Weekly Standard. Laqueur soutient même que le qualificatif « barbare » peut être adéquatement appliqué aux actes de certaines jeunes crapules musulmanes. Il prend aussi au sérieux la possibilité d’une révolution islamique violente en Europe. Le ton de Laqueur est peut-être calme, mais ce qu’il dit est explosif – et tout à fait cohérent avec la longue série d’ouvrages « conservateurs » consacrés au déclin de l’Europe.

« Les Derniers Jours de l’Europe » traite de [l’importance] de la culture. Laqueur rejette l’aveuglement culturel des élites économiques qui ne considèrent l’immigration qu’en termes de marché. Il rejette le racisme et la xénophobie comme raisons de l’échec de l’intégration musulmane, et propose une explication culturelle. Il rejette les explications économiques du déclin européen lui-même, insistant plutôt sur le fait que l’érosion de la résistance des familles, le relativisme, et un manque de confiance dans l’avenir sont à la base des problèmes de l’Europe (à ce sujet, Laqueur mentionne ouvertement Gibbon).

 

Illusions

Laqueur a la certitude que les Européens (et leurs admirateurs de la gauche américaine) se sont bercés d’illusions. Il embroche sans pitié toute une série de livres américains récents qui présentent l’Europe comme une superpuissance mondiale « douce », une « soft power » émergeante, un continent que son exemplaire combinaison de bienveillance et de justice destinerait à montrer la voie au monde. L’idée que les régimes implacables qui existent de par le monde en viennent – par la seule force de l’inspiration – à émuler le droit européen est gentiment tournée en dérision par Laqueur. Le fascinant chapitre consacré à la Russie est un véritable traité sur les vains espoirs de l’universalisme de la démocratie et du marché, et ainsi également une étude de l’indocilité des cultures.

Le déclin désastreux et halluciné de l’Europe est si manifeste aux yeux de Laqueur qu’il dévoue une énergie considérable à s’interroger: comment quiconque a donc pu ne serait-ce que prendre au sérieux le triomphe mondial de la « puissance douce » européenne? En lisant Laqueur, il est dur de ne pas remarquer les similitudes entre l’utopie gauchiste d’un monde pacifiste et respectueux des règles et la propre confiance excessive de l’administration Bush dans le pouvoir du modèle démocratique. À la volonté de l’administration Bush d’utiliser la force militaire, on oppose généralement l’aversion de la gauche européenne (et américaine) envers son utilisation, et sa préférence pour les méthodes douces. Les deux attitudes sont pourtant moins contradictoires qu’il n’y paraît.

Il est vrai que la stratégie du président nécessitait l’usage de la force militaire pour implanter la démocratie au cœur du monde musulman. Mais on voulait aussi éviter d’imposer une lourde « marque militaire » en Irak, ou d’avoir recours à des actions militaires contre d’autres puissances, en permettant à l’attrait présumé universel de la démocratie d’agir et de se répandre spontanément à la fois en Irak et dans la région. La gauche occidentale adhère à une utopie de la contagion démocratique qui n’est pas très différente. Si l’administration Bush a inconsidérément compté sur l’effet d’entraînement des élections en Irak, le fantasme d’une « superpuissance douce » repose lui sur l’hypothétique effet d’entraînement de choix politiques comme l’abolition de la peine de mort ou le respect des décisions de la CPI.

Comme beaucoup d’autres, Laqueur voit les causes profondes de la chute de l’Europe dans son relativisme, son multiculturalisme et – pour être franc – dans son simple manque de confiance en ses valeurs. L’essai de Laqueur pourrait pourtant servir à défendre la thèse opposée: sous toute cette culpabilité, toute cette déférence culturelle, on trouve une assurance démesurée et injustifiée. La croyance délirante de l’Europe en sa capacité de mener le monde sans user de la force, par sa seule intégrité exemplaire, repose sur une conviction de sa propre supériorité morale qui est profondément « ethnocentrique ».

C’est cette assurance qui aide à comprendre pourquoi les élites européennes n’ont pas tenu compte du défi culturel que représente l’immigration. Dans la maigre mesure où ils ont bien voulu se pencher sur le problème, le postulat implicite était que la supériorité du modernisme libéral serait vue, reconnue, et par conséquent finalement adoptée par les immigrants musulmans. Il s’avère donc que le vieil « évolutionnisme social » européen – cette idée que les « nations barbares » du monde adopteraient tôt ou tard les us supérieurs de l’Occident – n’a jamais vraiment disparu. De nos jours cependant, au lieu d’inspirer le [sens du] sacrifice et de justifier la force expansionniste, l’évolutionnisme social prévient l’un et l’autre; c’est une idéologie de supériorité, sans coût réel, sans effort conséquent – une supériorité culturelle limitée à sa simple expression.

L’Occident ferait mieux de retrouver confiance en ses propres valeurs, tout en reconnaissant qu’il s’agit bien de ses valeurs à elle – et qu’il est donc improbable qu’elles soient spontanément adoptées par d’autres. C’est une faiblesse typique de la démocratie libérale que de lui présumer un attrait universel et de négliger les conditions culturelles préalables à son épanouissement. Or l’Occident importe aujourd’hui des populations dénuées des attributs culturels permettant l’instauration de la démocratie et du capitalisme. Et c’est pourquoi la question de l’immigration pourrait bien ébranler la naïveté culturelle typique des démocraties, voire détruire la démocratie.

 

Le débat américain

Tandis que la crise engendrée par l’immigration progresse en Europe, l’Amérique entame son propre débat sur le sujet. Les ressemblances avec l’histoire européenne soulignées par Laqueur sont évidentes: travaux dédaignés par les indigènes, migration légale et illégale effrénée, échec dans l’application de la loi – surtout après le franchissement des frontières –, abus des dispositions liées au regroupement familial, indignation mélodramatique des associations de défense des droits de l’homme, accusations de racisme et de xénophobie sans fondement mais paralysantes, et simple inconscience des élites du gouvernement et du monde des affaires quant aux conséquences sociales et culturelles à long terme d’une immigration non maîtrisée. Même la réaction du public, scandalisé d’être écarté des prises de décision sur la question de l’immigration, trouve son parallèle en Amérique, avec la tentative d’imposer un gigantesque projet de loi au Congrès en quelques jours seulement, quasiment sans débat – et avec l’indignation populaire qui s’en est suivie.

Mais quelles sont les différences entre les expériences américaines et européennes de l’immigration? L’immigration en Amérique est essentiellement hispanique. Si la culture importe, alors les immigrants mexicains doivent être considérés comme culturellement plus proches des Américains que les Musulmans ne le sont des Européens. C’est assez vrai, mais c’est une réponse trop simpliste.

Pour commencer, l’immigration musulmane n’est pas une question dénuée d’intérêt, même en Amérique, comme l’ont montré les complots terroristes visant Fort Dix et l’aéroport JFK [cf. article « Look to Europe »]. D’autre part, les immigrants mexicains reproduisent aux États-Unis certains des problèmes des immigrants musulmans en Europe. Les migrations en chaîne, par le regroupement familial, peuvent transférer des familles élargies, voire des villages entiers, du Mexique aux États-Unis, et cela constitue de sérieux obstacles à l’assimilation [cf. article « Chain, chain, chain »]. Les problèmes des familles mexicaines ayant immigré aux États-Unis sont très différents des problèmes rencontrés par les clans d’immigrants musulmans en Europe, mais ils sont de bien des façons tout aussi sévères, comme l’a montré Heather MacDonald dans son remarquable article « Hispanic Family Values? ».

 

Cauchemar

En me concentrant sur l’immigration, j’ai quelque peu négligé l’analyse des perspectives de l’Europe que propose Laqueur à la fin de son livre – analyse à la fois audacieuse, subtile, optimiste, incisive et absolument terrifiante [*]. Il ne faudrait pas manquer cette apogée glaciale des « Derniers Jours de l’Europe ». Mais l’effroyable destin de l’Europe est précisément ce que nous devons éviter. L’Amérique n’est pas encore dans la situation désespérée de l’Europe, et ce serait pure folie pour les États-Unis de répéter les erreurs mortelles de l’Europe en matière d’immigration – au moment même où le fourvoiement tragique du vieux continent apparaît dans toute son ampleur.

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[*] C’est un passage de cette analyse en question qui fait l’objet du deuxième post consacré à ce livre.

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